Table des matières

LE PAYS

La république du Congo est une république multipartite à régime présidentiel, où le président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du Parlement : l’Assemblée nationale et le Sénat. De 1970 à 1992, le pays, appelé officiellement la république populaire du Congo, était gouverné selon un système de parti unique. Après l’adoption d’une nouvelle constitution en 1992 et jusqu’à la guerre civile de 1997, le système gouvernemental du pays était similaire au système français. Ayant pris le pouvoir, Denis Sassou-Nguesso suspendit la constitution de 1992. La nouvelle constitution, adoptée par référendum en 2002, retourne à un régime présidentiel, avec un mandat de sept ans pour le chef de l’État et un parlement bicaméral.
L’actuel titulaire de la fonction de Premier ministre est Clément Mouamba (Indépendant), en poste depuis le 23 avril 2016.

Le Parlement est doté de deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat. La première compte 139 membres élus pour cinq ans dans des circonscriptions à siège unique, le second compte 66 membres élus pour six ans par les conseils de district, locaux et régionaux. Le Parti congolais du travail est largement majoritaire. Les partis d’opposition sont autorisés, mais il est admis qu’ils n’ont guère de chance d’accéder au pouvoir.

  • Devise : Unité – Travail – Progrès

LES LANGUES

La république du Congo est une république multipartite à régime présidentiel, où le président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du Parlement : l’Assemblée nationale et le Sénat. De 1970 à 1992, le pays, appelé officiellement la république populaire du Congo, était gouverné selon un système de parti unique. Après l’adoption d’une nouvelle constitution en 1992 et jusqu’à la guerre civile de 1997, le système gouvernemental du pays était similaire au système français. Ayant pris le pouvoir, Denis Sassou-Nguesso suspendit la constitution de 1992. La nouvelle constitution, adoptée par référendum en 2002, retourne à un régime présidentiel, avec un mandat de sept ans pour le chef de l’État et un parlement bicaméral.
L’actuel titulaire de la fonction de Premier ministre est Clément Mouamba (Indépendant), en poste depuis le 23 avril 2016.


Le Parlement est doté de deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat. La première compte 139 membres élus pour cinq ans dans des circonscriptions à siège unique, le second compte 66 membres élus pour six ans par les conseils de district, locaux et régionaux. Le Parti congolais du travail est largement majoritaire. Les partis d’opposition sont autorisés, mais il est admis qu’ils n’ont guère de chance d’accéder au pouvoir.

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU PAYS

Le Congo tire sa force de sa population à majorité jeune et à plus de 80% alphabétisée, dont l’hospitalité légendaire et la joie de vivre fait de ce pays une terre d’accueil par excellence.

Considéré comme un « Corridor » au cœur de l’Afrique centrale, le Congo sert de voie de désenclavement des pays de l’Afrique centrale tels que la République Centrafricaine et le Tchad.
Il fait pont entre la région d’Afrique centrale (zone CEMAC) d’environ 30 millions d’habitants, et celle d’Afrique Australe, notamment la République Démocratique du Congo (RDC) qui a elle seule représente plus de 60 millions d’habitants, et la-zone SADC, ainsi que la Communauté des pays d’Afrique de l’Est (EAC, Ouganda, Kenya, Tanzanie, etc.). Son positionnement lui confère le statut de pays de transit avec un port en eau profonde.

C’est un pays en pleine mutation, dont le Chef de l’Etat Denis SASSOU N’GUESSO, à travers son projet de société « le chemin d’avenir », a lancé un ambitieux programme de développement qui vise l’émergence du pays à l’horizon 2025.

Le gouvernement s’est engagé à assurer la reconversion d’une économie de rente pétrolière à travers la mise en place d’infrastructures compétitives dans le cadre d’un partenariat public privé ( PPP) et d’améliorer la gestion macroéconomique pour le développement des activités non pétrolières . A cet effet, le programme d’investissement prioritaire du port autonome de pointe noire, la réhabilitation du chemin de fer Congo océan et l’amélioration de la circulation sur le fleuve Congo-Oubangui sont des atouts. Ce qui permet au pays de jouer son rôle de pays de transit.

Avec 170 km de côte; le port autonome de Pointe Noire est donc alimenté par un chemin de fer Congo Océan, sortie naturelle du bassin du Congo. Ce Port en eau profonde, présente le plus grand potentiel dans le sud du Golfe de Guinée et permet les importations des produits manufacturés et les exportations des principaux produits de l’économie du Congo essentiellement le pétrole et le bois. Sa modernisation a permis la mise en concession du terminal à containers, avec une capacité de 329.871 containers en 2011, qui était estimé à 531.092 en 2012 sur un terre-plein de 30.000 hectares.

Le Congo est doté d’un important réseau de voies de communication fluviale, le bassin du Congo, navigable toute l’année.

Moderniser les réseaux routiers est un enjeu de développement majeur pour le pays. Ce secteur permet de désenclaver l’ensemble des départements et surtout de relier la capitale Brazzaville au port autonome de pointe noire devenu centre névralgique de l’activité économique et commerciale.

Grâce à la politique gouvernementale de la municipalisation accélérée, mise en œuvre de façon tournante dans tous les départements du pays, le réseau routier est en plein développement avec en priorité la route lourde Brazzaville-Pointe noire. Elle permettra de reconquérir et réapproprier les courants d’évacuation des produits vers les zones de consommation.

La Route Owando-Makoua-Ouesso quant à elle traverse une zone riche en minerais (or, diamant…) ainsi qu’en essences forestières et en palmiers à huile; c’est le dernier tronçon du corridor Pointe-Noire – Ouesso, en passant par Brazzaville, Gamboma, Oyo, Owando; en se connectant à la route Ketta- Sembé-Souanké-Ntam, il se joindra au réseau camerounais. Ces deux axes offriront l’avantage économique de désenclaver la riche zone cacaoyère de la Sangha, en y facilitant l’exploitation des ressources naturelles.

A ses routes nationales s’ajoutent les routes d’intégrations sous régionales reliant le Congo au Cameroun, au Gabon à l’Angola. La Route Obouya-Boundji-Okoyo-frontière Gabon par exemple, permettra le raccordement avec la localité gabonaise de Lékony, terminus de la route Libreville-Franceville.

Le pont sur la Loémé, un ouvrage d’art érigé sur la route Pointe-Noire-Ndzassi, dans le département du Kouilou facilitera les échanges commerciaux entre le Congo et l’Angola.

Une étude financée par la Banque Africaine de Développement (BAD) a été réalisée pour la construction d’un pont route- rail entre les deux capitales les plus rapprochées au monde : Brazzaville et Kinshasa afin de renforcer les échanges entre les deux pays.

Dans ses arrangements commerciaux formels, la République du Congo est membre de deux organisations d’intégration régionale en Afrique Centrale, à savoir la CEMAC née en 1994 des cendres de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC) qui comprend le Cameroun, la République Centrafricaine, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad, et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), plus ancienne, qui regroupe, en plus des six pays de la CEMAC, l’Angola, le Burundi, la République démocratique du Congo et Sao Tomé et Principe.

Avec de grandes surfaces arables, une bonne pluviométrie et une importante hydrographie, le Congo offre des opportunités immenses en matière d’agriculture et d’agro-industrie. En outre, situé à cheval sur l’équateur, le Congo bénéficie d’une position géographique favorable à une production agricole en continue tout au long de l’année. Deux bassins principaux (bassin du fleuve Congo et du Kouilou-Niari) ayant chacun un grand nombre d’affluents irriguent le territoire, offrant ainsi un fort potentiel de production halieutique.

En raison de la grande réserve minière dont dispose le Congo, mais encore inexploitée, le gouvernement congolais a élevé le secteur minier au rang de priorité dans sa politique de diversification économique. Dès lors plusieurs mesures sont prises pour lever les contraintes qui entravent l’expansion de cette filière.

A travers ses aéroports, le Congo s’ouvre au monde. En une décennie, onze (11) aéroports ont été construits. La modernisation de l’aéroport de Maya-Maya l’élève au diapason des infrastructures ultramodernes du continent. Par ailleurs, un boulevard énergétique est en construction dans le pays avec une ligne de très Haute Tension Pointe-Noire à Brazzaville.

Le Congo ambitionne d’améliorer la qualité des services de télécommunications sur l’ensemble du territoire national. Aussi se dote-t-il d’infrastructures avec en toile de fond le déploiement de la fibre optique.

Le Congo Brazzaville est un nouvel espace pour entreprendre, un grand marché en devenir, un terrain vierge propice aux investissements. Les investissements dans tous les domaines sont donc les bienvenus.

Le Congo Brazzaville, un corridor au cœur de l’Afrique centrale

Le Congo sert de voie de désenclavement des pays de l’Afrique centrale, tels la République centrafricaine, le Tchad, le Cameroun et le Gabon ;

Le port autonome de Pointe Noire, en eau profonde aménagé, le chemin de fer Congo océan en réhabilitation et la circulation sur le fleuve Congo-Oubangui améliorée sont des atouts qui permettent au pays de jouer son rôle de pays de transit, ils constituent des véritables opportunités pour les investisseurs.

Le port autonome de Pointe-Noire présente le plus grand potentiel dans le sud du Golfe de Guinée et permet les importations de produits manufacturés et les exportations des principaux produits de l’économie congolaise.

Le Congo est doté d’un important réseau de voies de communication fluviales : le bassin du Congo est navigable toute l’année.

A ses routes nationales s’ajoutent les routes d’intégration sous régionales reliant le Congo au Cameroun, au Gabon et l’Angola : la route Ketta-Sembé-Souanké-Ntam ; la route Obouya-Boudji-Okoyo-Lékony ; la route Pointe Noire-Ndzassi-frontière Angola.

Données Générales

Données géographiques
  • Région: Afrique centrale
  • Frontières : Cameroun, RCA, RDC, Angola, Gabon
  • Superficie : 342 000 Km2/ Périmètre : 5.504 Km
  • Climat : équatorial/subéquatorial (deux saisons de pluies et deux de sécheresse)
  • Pluviométrie moyenne : 1700 mm
  • Ensoleillement : toute l’année
  • Température moyenne : 25°C
  • Façade maritime : 170 km (Océan Atlantique)
 Données démographiques
  • Population en 2015 : 4 620 000 habitants (Banque Mondiale) à majorité jeune (moins de 20 ans 55%) dont 60% concentrés à Brazzaville et Pointe-Noire.
  • Densité : 13,5 habitants/Km2
  • Taux de croissance démographique : 2,5% (Banque Mondiale)
  • Membre de 2 communautés économiques régionales : CEMAC et CEEAC (zone de libre échange, environ 174 millions d’habitants)
  • Espérance de vie (2015) : 62,9 ans (Banque Mondiale)
  • Religions : christianisme (90%), islam, animisme
  • Indice de développement humain (2015) : 136ème sur 188 (PNUD)
  • Taux d’alphabétisation : 82,8%
Données économiques
  • PIB (2015) : 8, 87 Md USD (Direction Générale du Trésor français)
  • PIB/habitant (PPA) (2015) : 2031 USD (DGT)
  • Taux de croissance (2015) : 1,2 (BAD, OCDE, PNUD) ;
  • Taux d’inflation (2015) : 0,9% (FMI) ;
  • Balance commerciale (2015) : -10,7 Mds USD (DGT)
  • Principaux clients (2015) : Chine (53,5%), Etats-Unis (11,2%), Australie (9,4%) (DGT)
  • Principaux fournisseurs (2015) : Chine (18,5%), France (18, 4%), Italie (6,1%) (DGT)
  • Production pétrolière (2015) : 241 000 barils/j ; 2016 (Prév.) : 284 931 barils/j (FMI)
Autres
  • Indépendance : 15 août 1960
  • Capitale administrative : Brazzaville
  • Langue parlée : Français ( langue officielle), Lingala et Munukuba ( langues vernaculaires)
  • Monnaie : Franc CFA (XAF), 1 Euro = 655,957
  • Libéralisme économique
  • Pays éligible à l’AGOA
  • Indicatif téléphonique : +242

ORGANISATION ADMINISTRATIVE

Depuis la constitution du 20 janvier 2002, le territoire congolais est divisé en 11 départements, subdivisés en 76 sous- préfectures et 7 communes urbaines.

Ces départements sont, du nord au sud avec leur chef lieu :

  • Likouala (Impfondo),
  • Sangha (Ouesso),
  • Cuvette Ouest (Ewo),
  • Cuvette (Owando),
  • Plateaux (Djambala),
  • Pool (Kinkala),
  • Bouenza (Madingou),
  • Lékoumou (Sibiti),
  • Niari (Dolisie),
  • Kouilou (Pointe-Noire),
  • Brazzaville.

Les communes urbaines sont :

  • Brazzaville, capitale politique
  • Pointe-Noire, capitale économique
  • Dolisie
  • Nkayi
  • Ouesso
  • Mossendjo
  • Owando.

SITUATION ÉCONOMIQUE

La crise économique consécutive à l’effondrement des cours du pétrole depuis la mi-2014 s’est accentuée en 2017, avec une contraction du PIB de 3,1 % (contre -2,8 % l’année précédente). La hausse de la production pétrolière enregistrée en 2017, liée à la mise en service d’un nouveau gisement (Moho Nord), et la remontée des cours du brut n’ont pas permis de compenser le déclin des activités non pétrolières. Celles-ci ont enregistré une baisse de 7,9 % en 2017, les difficultés financières (imputables à l’accumulation des arriérés de l’État) ayant poussé de nombreuses entreprises à réduire leur activité et leur personnel, en particulier dans les secteurs des télécommunications, des transports et de la construction.

La croissance économique devrait cependant connaître une timide reprise sur la période 2018-20, à 1,9 % en moyenne. Ce redressement est à imputer à la hausse de la production pétrolière et des activités dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) et dans le secteur manufacturier, avec l’entrée en production de la cimenterie Dangote en novembre 2017.

La production non pétrolière devrait se consolider progressivement pour atteindre son pic en 2019. L’inflation devrait rester maîtrisée sous l’objectif des 3 % fixé par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEMAC), ce qui devrait permettre de contenir les déficits budgétaire et extérieur sur la période 2018-20, sous réserve de la bonne exécution des réformes budgétaires et économiques par le gouvernement.

Enjeux du développement

Malgré des progrès sur le plan de la croissance économique, la République du Congo n’est pas parvenue à exploiter pleinement l’atout que constituent ses ressources naturelles pour obtenir des performances socioéconomiques robustes. Globalement, la forte dépendance à l’égard des hydrocarbures a bloqué le développement d’autres secteurs d’activité, comme l’agriculture et la sylviculture.

Dans son dernier Plan national de développement (2018-22), le gouvernement affiche de nouvelles ambitions et prévoit d’améliorer la gouvernance, de renforcer le capital humain et de diversifier l’économie.

Le plan table sur une reprise économique rapide doublée d’une croissance durable et inclusive.

L’État de santé de l’économie congolaise (en quelques lignes):

  • Deux années d’ajustement difficiles (2017, 2018);
  • Une baisse prononcée du secteur non-pétrolier ;
  • Une inflation en baisse avec une masse monétaire et des avoirs extérieurs en régression ;
  • Une appréciation du taux de change réel entrainant une réduction des déficits extérieurs ;
  • Une situation des finances publiques difficile et des politiques budgétaires pro cycliques ;


Perspectives et défis : changer de cap et éviter la dérive :

La marche vers la prospérité économique de la République du Congo s’est subitement retrouvée infléchie et remise en question par la baisse prolongée des cours du pétrole à partir de 2014 jusqu’à mi-2017.

Doté de ressources naturelles importantes dont le pétrole, le pays a bénéficié, durant la décennie passée, de l’envol des prix du pétrole et de l’embellie de l’économie de la Chine, son nouveau partenaire stratégique, grand importateur de pétrole et d’autres matières premières, mais également pourvoyeur d’investissements directs étrangers. Des tampons budgétaires relativement confortables n’ont pu être constitués par le Congo durant cette période d’embellie.

Malheureusement, avec des politiques budgétaires plutôt pro cycliques, les ressources budgétaires du Congo se sont rapidement étiolées, laissant le pays dans une situation de crises sans précédent. Pire, le scenario de base le plus réaliste prévoit une contraction structurelle de l’économie Congolaise à partir de 2021.En effet, à la suite de la forte baisse des prix du pétrole, la République du Congo fait face à des déséquilibres internes et externes importants, mettant en péril l’agenda de développement économique et social du pays. Cela reflète la forte dépendance du pays vis-à-vis des revenus pétroliers. Avec l’épuisement inéluctable des réserves de pétrole, la perspective fondamentale de tous les pays dépendant du pétrole comme le Congo est de se préparer à cette ère post-pétrolière. Cela nécessitera une transformation profonde de l’économie et la création de sources de revenus plus stables remplaçant le pétrole quand il cessera d’être la ressource principale

CHANGER DE CAP ET EVITER LA DERIVE : double objectif de fournir une évaluation candide de l’état actuel de l’économie congolaise et de suggérer des pistes de solution pour aider le pays à changer de cap. Plusieurs pistes pour aller vers la nécessaire transformation structurelle de l’économie congolaise et sortir de la tourmente des déséquilibres macroéconomiques.

Plaidoyer pour plus d’ardeur dans les réformes structurelles à même de changer fondamen-talement la trajectoire de l’économie congolaise pour la mettre sur les rails de la transformation structurelle pouvant améliorer l’emploi, le revenu et le bien-être des populations et réduire ainsi la pauvreté. A cet égard, il y aura besoin de séquencer les mesures de réformes allant de l’ajustement budgétaire à la relance économique, en passant par celles capables d’améliorer le niveau de productivité des facteurs et la diversification économique comme par exemple la promotion de l’industrie légère.

La faiblesse du cadre budgétaire conduit à des problèmes de gouvernance  

1 –  La République du Congo traverse une période difficile caractérisée par la persistante morosité des fondamentaux macroéconomiques alors qu’au niveau régional et international, la situation semble plus favorable.

En 2017, la croissance économique de la République du Congo a reculé pour la deuxième année consécutive pour atteindre -3,1% après -2,8% en 2016. Cette contreperformance se justifie par la persistance des effets de la crise économique sur le secteur hors pétrole qui s’est contracté de nouveau à -7,9%, contrairement au secteur pétrolier qui s’est amélioré au cours de cette année du fait de la remontée de la production nationale de 15,3%.

L’accumulation des arriérés de paiements et la baisse des activités en général ont entrainé des licenciements et le gel des recrutements dans le secteur privé. En plus, les déficits jumeaux (finances publiques et comptes extérieurs) ont persisté et sont restés importants en 2017. Ces indicateurs macroéconomiques ont caractérisé la morosité ambiante en République du Congo alors que la sous-région Afrique subsaharienne et le monde ont expérimenté des performances plus favorables de 2,4% et 3% en 2017.  

2- La faiblesse conjoncturelle du secteur hors pétrole s’explique par la combinaison des facteurs socio-économiques importants qui ont contribué à la fragilisation du tissu économique. Au-delà des effets du Syndrome Hollandais qui a limité le développement du secteur productif congolais depuis des décennies, la reprise conjoncturelle a été retardée par plusieurs facteurs. A titre d’exemple, la crise du Pool a totalement affecté le fonctionnement de la société des Chemins de Fer Congo-Océan (CFCO) en interrompant le transport ferroviaire entre Pointe-Noire et Brazzaville. Le résultat net comptable de l’entreprise a continuellement chuté de 8,7 milliards de FCFA en 2012 pour s’annuler en 2017. Le programme d’urgence, de réhabilitation et d’équipement du Chemin de Fer Congo-Océan a vu notamment ses efforts être anéantis par les destructions massives des équipements

3-  Le pays pourrait bien changer de cap en amorçant sa transformation structurelle par l’adoption de l’industrie légère. En prenant en compte les aspirations profondes des populations congolaises à un mieux-être et à plus d’opportunités pour une prospérité partagée, et du fait que le portefeuille de biens produits par le Congo est faible et mériterait d’être dynamisé. Il devrait s’appuyer sur l’existant pour amorcer la transformation structurelle est une ambition réaliste. Il s’agirait d’identifier les produits-frontières en amont pour la transformation et d’améliorer la politique industrielle du pays. Ce nouvel élan pour le développement du Congo est possible en procédant à une diversification verticale et en investissant dans l’industrie légère. Une diversification verticale dans les secteurs des ressources naturelles du pétrole, de la forêt et des mines contribuerait à compenser la baisse attendue de la production pétrolière à partir de 2020 et à réduire la vulné-rabilité du pays. Il s’agira de se concentrer sur : (a) la transition vers des produits à plus forte valeur ajoutée dans les industries minérales et chimiques ; (b) la conformité des entreprises à la règle nationale selon laquelle 85 % des grumes doivent être transformées localement avant d’être exportées, (c) le déploiement du Système informatisé de Vérification de la Légalité, (d) la réduction des taxes sur le bois fabriqué et (e) l’exploitation minière, notamment le cuivre.

4- Un ensemble de risques internes et externes pèsent sur l’économie congolaise et exige la poursuite soutenue des efforts pour changer de cap .Les risques intérieurs porteraient sur les menaces d’ordre sécuritaire contre le pays et le retard dans la mise en œuvre des réformes économiques. Ce dernier risque pourrait résulter d’un déficit d’implication des autorités et de coordination dans la mise en œuvre des réformes économiques et financières identifiées. Le risque extérieur majeur proviendrait de l’évolution de l’environnement international en cas d’une nouvelle chute des prix du pétrole qui a chuté de presque 27% entre 2016 et 2017 alors que les recettes ont fléchi de seulement 8% sur la même période. L’amélioration des recettes d’exportation et de la bonne tenue des cours de change du FCFA face au dollar via l’Euro se sont traduites directement par une forte amélioration du déficit du compte courant qui a été divisé par 5 tout en restant important. Cependant, le besoin d’un renforcement de la qualité des réformes demeure nécessaire pour une relance rapide de l’économie.

5-  Afin de sortir de cette situation fragile, le pays devrait s’engager résolument vers un ensemble cohérent et coordonné de réformes au cours des trois prochaines années. Sur la période 2018-2020, la production pétrolière devrait croître en moyenne de 8,4% malgré le déclin attendu en 2020. Conformément à la décision des Chefs d’Etat du 23 décembre 2016 à Yaoundé au Cameroun, le Congo devrait aussi être bientôt en programme avec le FMI comme les autres pays de la CEMAC, ce qui permettrait de bénéficier aussi des appuis budgétaires de la Banque mondiale, de la BAD et de la Coopération française afin de mettre en œuvre des mesures correctrices. La réussite de ces reformes serait un moteur complémentaire et synergique à la bonne tenue de la production pétrolière pour ramener la confiance parmi les investisseurs, relancer la production hors pétrole et rétablir les équilibres macroéconomiques rompus depuis 2014.

6- Le changement de cap en s’éloignant d’un modèle économique insoutenable, par des réformes sectorielles de fond et corriger ses contraintes structurelles constitue une urgence. Le modèle actuel qui est basé sur l’exploitation de la rente pétrolière n’est plus soutenable non seulement à cause de la crise actuelle mais en anticipant sur les grandes révolutions dans (i) les NTIC, (ii) le transport avec les véhicules électriques, (iii) l’énergie verte et les biocarburants. La réalisation des politiques sectorielles et structurelles s’impose donc comme une nécessité pour à la fois faire face aux contraintes externes et corriger les contraintes internes tant en matière de gestion budgétaire (faibles revenus, fort endettement, grandes dépenses pro cycliques) que de gouvernance de l’administration publique en général.